L'accès à l'information dans le paysage juridique international
Parmi les trois "piliers", l'accès du public à l'information est le plus fréquent en tant qu'élément des accords environnementaux. Les informations à mettre à la disposition du public dépendent de la portée et de l'objectif de l'accord lui-même. Dans certains contextes, l'information concerne une procédure ou une installation particulière, comme dans le cas des procédures d'évaluation des incidences sur l'environnement, et de la prévention et de la planification d'urgence pour les activités dangereuses (y compris les activités nucléaires). Dans d'autres cas, les informations concernent des substances particulières, par exemple des produits chimiques dangereux ou des organismes génétiquement modifiés. D'autres informations sur les questions environnementales qui doivent être rendues publiques peuvent concerner la législation, les décisions des autorités administratives ou les jugements des tribunaux.
La convention d'Aarhus prévoit que toutes les informations sur l'environnement, qui sont définies dans la convention, doivent être mises à la disposition du public sur demande, sous réserve uniquement de certains motifs de refus. Elle exige également, en particulier avec son protocole de 2003 sur les registres des rejets et transferts de polluants (protocole PRTR), que certaines informations soient mises à la disposition du public indépendamment des demandes spécifiques. Cela implique une sorte de "droit de savoir", qui se reflète également dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme concernant les activités dangereuses (Cour européenne des droits de l'homme dans l'affaire Guerra et autres c. Italie 14967/89 du 19 février 1998).
Le soutien à l'accès à l'information environnementale est inscrit dans plusieurs accords environnementaux d'application mondiale et régionale et dans la jurisprudence des organismes régionaux des droits de l'homme (Cour européenne de justice, Commission interaméricaine des droits de l'homme et Commission africaine des droits de l'homme et des peuples) et dans les articles de la Commission du droit international des Nations unies de 2001 sur la prévention des dommages transfrontières résultant d'activités dangereuses (articles de la CDI). Il semble que ce soit la forme de droit participatif et procédural la plus soutenue en droit international. Étant donné qu'aucune participation significative du public ne peut avoir lieu sans un accès adéquat à l'information, il est logique de s'appuyer sur cet aspect.